'Il convient donc de différencier l’éphémère du seul instant comme ‘coupure du temps’ au sens aristotélicien, mais aussi du seul présent vécu. L’éphémère est un art du temps, qui consiste à l’accueillir, à céder au temps (tempori cedere), et à l’accepter tel qu’il est, fût-il imprévisible. Il est beaucoup plus proche de la quête de l’intervalle propre à la culture japonaise do Ma (espacement, intervalle, vide) que la seule jouissance hédoniste du présent qu’il implique. Car tout passage est fugitif et fragile, et rentrer au cœur de l’occasion comme ‘rencontre implique traverser le temps, de lui donner sont rythme, ses aiguillons, ses intensités et ses intranquillités. Une sagesse toute musicale en somme, qui me fait penser aux Papillons d’un Schumann, ou aux vibrations et suspensions sonores des Glissandi de Ligeti. L’éphémère n’est pas le temps mais sa vibration devenue sensible'.
BUCI-GLUCKSMANN, C. (2003). Esthéthique de l’éphèmère. Paris: Galilé.p.26.
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